Archives "Hittite" 1991

 

 

- M. C. ASTOUR, Hittite History and Absolute Chronology of the Bronze Age, Partille, 1989, iii + 151 p.: tentative de synchronisation des périodes ancienne et moyenne de la royauté hittite avec le reste de l'histoire du Proche-Orient au IIe millénaire, d'après les références astrologiques orientales.

- J. PUHVEL, "Hittite Regal Titles: Hattic or Indo-Europeans?", JIES 17, 1989, p. 351-361: les titres Tabarna et Tawananna donnés respectivement au roi et à la reine sont bien hittites, et même d'origine indo-européenne. La Tawananna fut d'abord la “Première fille" du roi -non nécessairement l'aînée- destinée à assurer la succession dynastique en donnant au roi, à défaut de fils, un petit-fils. La période “régicide" (Hattusili Ier et Mursili Ier) discrédita l'institution: le trône passerait éventuellement, par mariage, dans la ligne féminine, comme en Egypte, ce qui fut amendé par l'Edit de Telipinu. Au début du Nouvel Empire, l'influence hourrite tendit à restaurer le système primitif, mais Suppiluliuma y coupa court en prenant pour reine une épouse étrangère.

- F. PECCHIOLI DADDI, “La condizione sociale del pastore (lú SIPAD) e del amministratore (lú AGRIG): esempi di ‘diversità' presso gli Ittiti", SELVO, p. 240-248: l'a. propose une explication de la condition inférieure des “pasteurs" (lú SIPAD) et des “magasiniers" (lú AGRIG). Les premiers seraient les héritiers d'une tradition tribale et nomadique, opposée à la culture urbaine et palatiale. Les seconds seraient les porteurs d'une tradition hattie, récupérée par les Hittites, surtout mais non exclusivement, dans le domaine religieux.

- C. MORA,  “I proprietarî di sigilli nella società ittita", SELVO, p. 249-269: les inscriptions hiéroglyphiques des sceaux hittites se différencient de leurs homologues mésopotamiens en ce qu'elles donnent seulement le nom et le titre de l'intéressé. L'inventaire des sceaux, traduit en 9 tableaux donnant l'origine et le contenu, conduit à distinguer 3 périodes: 1) à l'époque pré-impériale, les sceaux sont réservés aux milieux palatial et templier; 2) à l'époque impériale (ancienne et moyenne), ils connaissent une plus large diffusion dans le milieu administratif; les charges sont mieux différenciées; l'incision est plus soignée; 3) à l'époque impériale tardive, on verrait apparaître des sceaux privés; l'incision est plus négligée.

- H. KLENGEL, “Aspetti dello sviluppo dello Stato ittita", SELVO, p. 183-194: la géographie physique explique les conditions particulières de la formation de l'Etat hittite sous l'Ancien Royaume. La monarchie a éliminé les institutions gentilices en s'appuyant sur “l'assemblée de la totalité" (pankuš). Elle s'est dotée d'une bureaucratie et a confié les hautes dignités aux membres de la famille royale. Les Lois ont contribué à renforcer ses pouvoirs. D'après l'a., l'Edit de Telipinu a substitué à la matrilinéarité primitive la succession patrilinéaire du trône. L'idéologie monarchique, en faisant du roi le représentant des grands dieux nationaux, a rendu inutile sa divinisation. Il n'y a pas eu de directe royale universelle. Les donations royales, consenties à titre héréditaire, s'accompagnaient d'exemptions. La propriété privée semble avoir existé mais n'a guère laissé de traces dans la documentaiton officielle.

- J. D. HAWKINS et M. KALAC, “The Hieroglyphic Luwian Rock-Inscription of Malpinar", AnSt 39, 1989, p. 107-112: Malpinar est un village sis près du confluent du Göksu Çayi et de l'Euphrate (près du bourg Akpinar). Edition complète d'inscriptions concernant des offrandes à la statue d'Atayuza, seigneur de Kummuh et vassal de Hattusili fils de Suppiluliuma-Ušpiluluma (qui régna entre 773 et 750).

- F. IMPARATI, “Interventi di politica economica dei sovrani ittiti e stabilità del potere", SELVO, p. 225-239: la lutte menée par les rois hittites contre les exactions de toutes sortes comprend souvent, de façon significative, l'interdiction faite aux Grands de s'emparer du patrimoine des hauts personnages condamnés comme criminels d'Etat: ce patrimoine doit être dévolu aux héritiers. Outre une volonté de justice et de clémence, les dispositions de cette nature révèlent l'intention d'empêcher la constitution de grandes fortunes foncières.

- O. CARRUBA, “Stato e società nel Medio Regno eteo", SELVO, p. 195-224: l'a. cherche, notamment à l'aide des “listes royales", à reconstituer l'histoire du “siècle obscur" (1500-1380), entre Telipinu et Suppiluliuma. Il y distingue deux périodes: l'une, de décadence, sous les 5 premiers successeurs de Telipinu; l'autre, de sursaut avec la hourritisation des milieux gouvernementaux.

- T.R. BRYCE, “Some Observations on the Chronology of Šuppiluliuma's Reign", AnSt 39, 1989, p. 19-30: l'a. affine la chronologie des événements du règne de Suppiluliuma (1344-1322), en se basant sur la date, proposée par Kitchen, de 1337 pour la mort d'Akhénaton. 

- G. BECKMAN, “Herding and Herdsmen in Hittite Culture", in: Fs Otten, p. 33-44: l'économie pastorale est une composante essentielle de la société hittite, comme le montrent les rituels et les festivals, ainsi que LH 57-59, 63-70, 176, 178-181 et 185-186.

- T. VAN DEN HOUT, “A Chronology of the Tarhuntassa-Treaties", JCS 41/1, 1990, p. 100-114: reconstitution des relations diplomatiques entre le Hatti et le royaume de Tarhuntassa à partir des traités conclus entre les deux pays: Hattusili installe Kurunta au pouvoir et rédige un premier traité réglant la succession au trône de Tarhuntassa, les zones de pâturages d'été, accordant des exemptions militaires partielles, etc... Les privilèges accordés à Kurunta, réduits ultérieurement, sont rétablis par Tudhaliya, qui les retire néanmoins lorsque Ulmitešub succède à Kurunta.

- G. STEINER, “‘Schiffe von Ahhijawa' oder ‘Kriegsschiffe' von Amurru im Šauškamuwa-Vertrag?", UF 21, 1989, p. 393-411: le traité conclu entre Šauškamuwa, roi d'Amurru et Tudhaliya IV, roi du Hatti, au milieu du XIIIe s., ne parle pas des “bateaux des Ahhiyawa" mais des “bateaux de guerre" d'Amurru. Il faut dès lors abandonner l'idée d'une présence des Ahhiyawa en pays amorite, d'un contact entre le Ahhiyawa et l'Assyrie, et contester l'assimilation des habitants du Ahhiyawa aux Achéens.

- M. SALVINI, “Autour du sceau de Muršili II (RS 14.202)", Syria 67, 1990, p. 423-426: l'a. se prononce pour l'authenticité (débattue) du sceau, d'après des critères philologiques; l'objet daterait de l'aphasie de Muršili II.

- IDEM, “Un sceau original de la reine hittite Ašmunikal", Syria 67, 1990, p. 257-268: publication du second sceau original du palais hittite (avec celui de Muršili II), plus ancien exemplaire de sceau royal à édicule connu. Il appartient à la reine Ašmunikal, tawananna de Tudhaliya III et princesse d'origine hourrite comme l'indiquent l'analyse de son nom et l'influence hourrito-mitanienne du sceau.

- V. HAAS, “Hethitisch purušijala-", AOF 17/1, 1990, p. 182-185: d'après le rituel CTH 628, le purušiyala- est une coiffure en laine en forme de couronne.

- I. WEGNER, “karnan, marnan. Eine hethitische formale Reduplikation", AOF 16/2, 1989, p. 383-384: il faut supprimer le mot marnan dans le CHD, car ce terme est une simple réduplication de karnan.

- W. WOUTERS, “Urhi-Tešub and the Ramses-Letters from Boghazköy", JCS 41/2, 1989, p. 226-234: un groupe de lettres de Ramsès II retrouvées à Boghazköy montre que le roi Muršili III, alias Urhi-Tešub, déposé par son oncle et successeur Hattušili III, a été exilé en Egypte.

- H. GÜTERBOCK, “Wer war Tawagalawa?", Or 59/1, 1990, p. 157-165: le titre de “Grand roi" attribué à Tawagalawa, frère du roi du Ahhiyawa, dans la lettre KUB XIV 3 montre qu'il était soit corégent de ce royaume, soit roi d'un autre royaume.

- O. SOYSAL, “Noch einmal zur Šukziya-Episode im Erlass Telipinus", Or 59/2, 1990, p. 271-279: transcription et traduction du passage de l'édit de Telipinu relatif à l'affaire de Šukziya et réinterprétation des faits, qui font intervenir deux reines: Harapšili d'une part, capturée par les Hourrites (lors de leur défaite devant les armées de Hantili Ier) et détenue à Šukziya où elle mourut de maladie; la reine de Šukziya d'autre part, dont la trahison vis-à-vis des Hittites fut démasquée et qui fut exécutée, en représailles, à Tagalaha. Le texte fait apparaître le rôle prépondérant d'Ilaliuma, haut fonctionnaire du Palais.